PHYTOS-SEMENCES Bayer-Monsanto, un nouveau géant est né
Le groupe allemand s'offre l'américain, passé de prédateur à proie, pour 58,7 Mds€, donnant naissance à un mastodonte qui aurait pesé en agricole 23 Mds€ en 2015.
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Le 7 septembre, lors de la conférence annuelle mondiale de Bayer CropScience, Liam Condon, directeur de la division, avait d'emblée averti : « Je ne parlerais pas des discussions en cours avec Monsanto. » Le suspense n'a pas mis longtemps à être levé. Le 14 septembre, les deux firmes annonçaient la signature d'un accord de fusion définitif, même si les autorités de la concurrence doivent encore donner leur aval.
1,5 Md$ par an de synergies
Bayer s'offre ainsi le semencier pour 66 Mds$ (58,7 Mds€), donnant naissance à un géant qui, en agricole, aurait réalisé 23 Mds€ pro forma en 2015. L'an passé, c'était le rachat avorté de Syngenta par Monsanto qui alimentait les discussions. En 2014, Bayer occupait la 2e place du marché mondial des phytos, derrière Syngenta et devant BASF, avec 18 % de part de marché. Monsanto, nettement plus présent en semences, était 5e avec 9 % de part de marché.
Le siège mondial de l'entreprise issue de la fusion sera, en protection des cultures, à Monheim (Allemagne), et à Saint-Louis (Missouri), pour l'activité Seeds & Traits. Le Digital farming sera à San Francisco (Californie). Les deux firmes escomptent un gain annuel de 1,5 Md$ en effets de synergie, après la troisième année. Mais pour se permettre ce rachat, Bayer a dû mettre sur la table 19 Mds$ de fonds propres, et recourir à un prêt relais de 57 Mds$. Dans la presse spécialisée, des voix s'élèvent pour pointer l'importance de l'endettement pour l'allemand. Et la firme devra aussi gérer la réputation de Monsanto. En France, Bayer n'a fait aucun commentaire après l'annonce.
Marion Coisne
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